Parmi les publications qui m’agacent le plus sur le net, il n’y a pas que le dernier post en date des Kardashian sur l’importance de la chirurgie esthétique qui me donne envie de jeter mon téléphone dans les profondeurs de mes toilettes.
Constater le nombre alarmant de publicités pour des programmes d’entrainement spécifiques ou des régimes universels conçus autour d’un grammage précis, ou encore lire les préconisations selon lesquelles toute femme devrait se supplémenter en fer me désole.
Le point commun de ces exemples ? Tous partent du principe que des méthodes universelles, qu’il s’agisse de sport, de nutrition ou de santé en général, donnent des résultats identiques pour tout le monde. Hormis le fait que ces méthodes font clairement l’impasse sur la notion d’individualisation propre à l’être humain, aucune ne semble se préoccuper d’une phase pourtant crucial dans tout processus de suivi: l’évaluation.

Admettons que votre meilleur ami vous demande de retirer toutes vos économies et de les lui prêter pour régler une situation urgente. Que feriez-vous ? Sprinteriez-vous à la banque vider votre compte épargne ? Si oui, votre meilleur ami est très chanceux et je vous prie de me laisser vos coordonnées. Nous pourrions devenir amis, nous aussi.
Plus sérieusement, l’écrasante majorité d’entre nous ne se contenterait pas de si peu d’informations avant de sortir une certaine somme d’argent. Nous poserions probablement plusieurs questions à notre cher ami, et évaluerions non seulement l’importance de sa demande mais également les risques que cela nous ferait courir.
Alors pourquoi ne faisons-nous pas de même avec notre santé ?
- Comment peut-on vous prescrire un programme d’entrainement physique sans avoir au préalable évalué votre condition physique ?
- Comment peut-on vous faire des recommandations nutritionnelles sans connaitre votre façon actuelle de vous alimenter, ni vos objectifs ?
- Comment peut-on vous encourager à prendre des compléments alimentaires si l’on ne sait même pas si vous souffrez de carences (puisque complémenter veut dire combler un vide, cela présuppose un manque) ?



Les 3 images ci-dessus illustrent 3 moments importants de tout suivi ou rééquilibrage, malheureusement inexistants sans cette précieuse phase de bilan.
- Toute évaluation correctement menée passe par une phase de discussion lors de laquelle les antécédents de la personne sont abordés. Sans comprendre le rythme de vie de la personne et ses défis quotidiens, il est difficile d’apporter une réponse personnalisée et de permettre à la personne d’adapter son programme à ses impératifs et aux particularités de son mode de vie.
- La plupart des suivis sportifs et nutritionnels doivent inclure une composante essentielle: le psychisme. Il arrive fréquemment qu’une personne cherche par exemple à rééquilibrer son alimentation en pensant que son problème vient de sa méconnaissance des principes d’une alimentation saine, alors qu’en réalité, le bilan initial révélera des problématiques comportementales (grignotage émotionnel, envie compulsive de se remplir, besoin de se priver, etc.).
- La collecte d’informations consécutives aux tests réalisés durant le bilan permet d’obtenir un ensemble de données précises sur l’état de forme de la personne à l’instant T. Ces données chiffrées représentent la base à partir de laquelle le plan d’action sera mis en place, et permettront un comparatif objectif de l’avancée et des progrès qui seront réalisés par la personne.

Ayant reçu plusieurs questions liées de près ou de loin à cette thématique importante de l’évaluation, j’ai opté pour un tableau récapitulatif de Do’s et Don’ts (faire et ne pas faire, pour les non-francophones) et j’espère qu’il vous sera utile afin d’y voir plus clair.
Do’s
? Privilégiez les suivis proposant un premier entretien de rencontre / bilan
? Suivez les recommandations de votre médecin en termes de supplémentation si des carences sont constatées
? Demandez les résultats de votre évaluation par écrit, avec des explications orales de votre conseiller
? Favorisez les méthodes durables, sur le long-terme, optimisées pour atteindre un objectif global de bien-être alimentaire, physique et mental
Don’ts
? Fuyez les programmes tout préparés à télécharger / acheter en ligne
? Ne dépensez pas votre argent dans des compléments alimentaires sans avoir réalisé de prise de sang préalable
? Ne vous fiez pas à des sondages en ligne pour définir votre apport calorique ou votre niveau de forme physique
? Le corps n’est pas une science exacte. Ne faites pas confiance à un programme trop précis évoquant des pertes chiffrées de X kilos sur X semaines
En définitive, rappelez-vous de ceci: si un total inconnu vous aborde dans la rue et vous dit qu’il ne se sent pas bien, qu’il a besoin de votre aide et d’une solution immédiate, que lui répondrez-vous ? Probablement quelque chose comme « Qu’est ce qu’il vous arrive ? » ou « Expliquez-moi ce qui ne va pas ». Je doute qu’aucun d’entre vous ne puisse apporter de solution directe, sans obtenir un peu plus de contexte sur le problème de la personne en question.
Pour votre santé, c’est pareil.
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